The Mops, groupe de rock français qui a marqué la scène under­ground des années 2000, se réunit pour un dernier concert. C’est l’oc­ca­sion pour ses membres de se remé­mo­rer les galères et les épipha­nies de ces années durant lesquelles ils ont multi­plié les expé­riences musi­cales et fait bouger les lignes du rock. Venant d’uni­vers diffé­rents, avec parfois des ambi­tions oppo­sées, ils partagent une même vision : la musique, c’est du sérieux. Où placer le curseur entre exigence artis­tique et musique commer­ciale ? Ils ne sont pas toujours d’ac­cord, mais la joie du collec­tif, qui pousse à fusion­ner les éner­gies et les influences, les fait accou­cher de formes nouvelles et enthou­sias­mantes.

A travers l’his­toire d’un groupe fictif à la géné­ro­sité conta­gieuse, Daniel Selig (scéna­rio) et Otto T. (dessin) mêlent leurs expé­riences de la scène alter­na­tive pour racon­ter la réalité de celles et ceux font la musique au quoti­dien, dans les petites salles et dans les bars. Chemin faisant, on côtoie le micro­cosme qui rend cette scène possible : program­ma­teur, asso­cia­tions, labels indé­pen­dants, béné­voles, amateurs…, celles et ceux qui main­tiennent des espaces de liberté et de recherche, voire de contes­ta­tion. On découvre l’en­vers du décor : galères à Pôle Emploi, répètes conflic­tuelles, débrouilles pour sortir un album pas trop cher. Mais aussi les moments de grâce et de créa­ti­vité qui surgissent quand on ne les attend pas !

Enfin un biopic qui ne nous tient pas à distance de ses « prota­go­nistes vision­naires », mais qui montre que la musique est faite par des gens comme tout le monde ! Sans en avoir l’air, les auteurs s’in­ter­rogent sur la défi­ni­tion même de l’ac­com­plis­se­ment artis­tique. Quel est le moteur de ceux qui conscarent leur vie à musique, ou à une profes­sion artis­tique en géné­ral ? Chaque person­nage repré­sente autant de façons de répondre, et en refer­mant le livre, on a une terrible envie de rejoindre l’aven­ture.