Benoît Jahan
Né en 1969, Benoît Jahan passe une bonne partie de son enfance dans le Var, au Pradet, à rêver, lire, et dessiner… des bandes dessinées. Il est passionné par l’univers d’Hergé, bouleversé par l’impertinence du Trombone illustré, puis par l’imaginaire de Métal Hurlant. Il fait des études de Lettres à Nice, jusqu’à son année de maîtrise, qu’il consacre au poète Francis Ponge. Parallèlement, il découvre le milieu artistique niçois, qui lui donne une furieuse envie de création.
Après une courte tentative dans l’art contemporain, il renoue avec sa passion, en créant le fanzine Le Phacochère (prix de la bande dessinée alternative, Angoulême 2002), puis en développant, en collaboration avec l’autrice Fafé, les éditions Groinge, où il publie régulièrement, notamment la série Bétagraph, qui met en scène, façon sitcom, les débuts de carrière mouvementés de jeunes auteurs et autrices ambitieux et bavards.
En 2003, il lance la revue critique Comix Club qui propose aux auteurs de réfléchir eux-mêmes sur le medium, et de 2005 à 2020, il est membre du Jury du prix bande dessinée alternative à Angoulême. En 2006, dans Jours de classe (Le potager moderne), il raconte le bonheur d’enseigner le Français en collège. À la même période, il crée le blog collectif, Comix Pouf!, satire du monde de la BD. En 2010, il dessine une bande dessinée muette, Love and Hat, qui raconte les aventures amoureuses d’un petit bonhomme chapeauté. C’est le dernier livre des éditions Groinge qui, à la suite de la faillite du diffuseur, cessent leurs activités.
Peu de temps après, le maire de sa ville décide de fermer une école… Spontanément, mu par une forte indignation, il se transforme en dessinateur de combat. Cette aventure durera six ans et il lui en faudra ensuite trois autres pour la raconter dans On ne la ferme pas !. Une expérience humaine passionnante qui lui aura aussi permis de mesurer le pouvoir du dessin et de l’humour, à la fois dérisoires dans leurs moyens, et si puissants dans leurs effets.