Jean Vautrin

Né en 1933 en Meurthe et Moseille, Jean Herman fait des études de lettres à Auxerre, puis apprend le cinéma à l’IDHEC, dont il sort majeur de promo­tion. Anti­co­lo­nia­liste, il fait son service mili­taire au service ciné­ma­to­gra­phique des armées, ce qui l’en­traîne en Algé­rie, où il filme la première explo­sion d’une bombe atomique française en 1960. Après un séjour en Inde où il travaille comme lecteur en litté­ra­ture, il assiste Roberto Rosse­lini pour la réali­sa­tion de son docu­men­taire India, terre mère. Il travaille ensuite comme assis­tant réali­sa­teur pour Jacques Rivette (Paris nous appar­tient) ou Vincentte Minelli (Les quatre cava­liers de l’apo­ca­lypse). Il réalise des courts et longs métrages (dont Adieu l’ami, avec Alain Delon et Charles Bron­son). À partir des années 70, il écrit égale­ment des scéna­rios pour Georges Laut­ner, Yves Bois­set, Gilles Béhat, Claude Miller (il obtien­dra le César du meilleur scéna­rio en 1982 pour Garde à vue, écrit avec Michel Audiard) et bien d’autres.

Après avoir pratiqué le septième art sous bien des aspects, Jean Herman se tourne vers la litté­ra­ture, avec la même la même rage jubi­la­toire : son premier livre, À bulle­tins rouges, signé Jean Vautrin, paraît en 1973 dans la Série noire de Galli­mard. Ses romans Billy-ze-kick et Bloody Mary lui donne­ront une noto­riété sous son nom de plume.

Entre 1987 et 2009 il publie 8 romans en colla­bo­ra­tion avec Dan Franck, les aven­tures de Boro, repor­ter-photo­graphe (person­nage inspiré de Robert Capa). En 1989 il reçoit le Prix Goncourt et le Prix Goncourt des lycéens pour Un grand pas vers le bon dieu. En 1998, alors que paraît son roman Le Cri du peuple (qui revient sur l’his­toire de la Commune et sera par la suite adapté en BD par Jacques Tardi) il reçoit le Prix Louis Guilloux pour l’en­semble de son œuvre.

La comé­die humaine de Jean Vautrin se tourne vers les lais­sés pour compte, pour mieux régler son compte à la société. Feuille­tons, polars, récits histo­riques ou auto­bio­gra­phiques entraînent ses lecteurs avec une langue à la fois inven­tive et popu­laire, portée par la révolte autant que par un art du feuille­ton qui en ont fait un des grands auteurs de litté­ra­ture popu­laire.

Jean Vautrin est mort en 2015.

Publications aux éditions FLBLB