Traduit du japonais par Jacques Lalloz et Patrick Honnoré
— Tu devrais essayer de voir plus grand ! — Oh, mais je vois très grand… Moi, mon rêve, c’est d’avaler la Terre entière… — Ça ne t’intéresserait pas de rencontrer la plus belle femme du monde plutôt ? — Les femmes, ça ne me dit rien… — Elle s’appelle Zéphyrus et loge à l’hôtel Ômura. Tu vas te débrouiller pour faire sa connaissance… Pour ça, tu recevras trois cent mille yens à une condition toutefois : découvrir qui elle est en réalité.
En 1968, Tezuka imagine une destruction concertée du monde, qui commencerait par l’argent et la morale.
Traduit du japonais par Jacques Lalloz et Rodolphe Massé
Le déserteur Tenka Taihei est enrôlé de force par un laboratoire de l’armée qui cherche à produire une nouvelle génération de guerriers. Commence pour ce petit homme, bonne pâte mais facilement manipulable, un long périple qui pourrait bien conduire l’humanité à sa perte.
Publié au Japon pendant la guerre du Vietnam, Debout l’humanité ! est l’occasion de découvrir une facette inhabituelle d’Osamu Tezuka. Dans un style dynamique, proche du dessin de presse, cette œuvre antimilitariste aborde avec acuité les questions de sexe, de genre, de racisme, sans oublier de taper allègrement sur les médias et les industries culturelles.
Trois autres mondes sont possibles, au moins ! Grégory Jarry et Otto T. explorent, à leur manière, des histoires collectives qui tournent plus ou moins bien mais sont toujours portées par l’utopie, que ce soit la révolution française, la conquête spatiale ou la lutte contre l’enfouissement de déchets nucléaires.
Grégory Jarry et Otto T. racontent la Révolution française et imaginent la prochaine. Une utopie optimiste et drôle pour échapper à la morosité ambiante.
– Toutes les espèces finissent par disparaître mais soit elles évoluent, soit elles sont décimées. Donc Ludo est déguisé en humain du futur, adapté au dérèglement climatique et à la pollution. Et Mimi en cafard, une des rares espèces qui survivront au prochain cataclysme.
– T’as vraiment décidé de péter l’ambiance ?!
– T’avais qu’à choisir un autre thème de soirée.
– Le thème, c’est Apocalypse, pas Dépression !
« Les sciences peuvent-elles encore sauver le monde ? » Robin Cousin a posé cette question à des chercheuses et des chercheurs, lors d’une résidence à l’Université de Poitiers, en 2019. Leurs réponses lui ont révélé l’apport des sciences humaines dans la recherche scientifique, ainsi que l’importance du financement. Un plaidoyer en faveur d’une recherche libre.
– Pour moi, c’est évident. Nos guides doivent devenir des Tamagotchis.
– Tu veux en faire des humains de compagnie !?
– Plutôt des explorateurs, au service de ceux qui ne peuvent plus voyager. Mais il faudrait les nourrir… les habiller… et les loger.
– Et leur regard… retransmettre la vision.
– Tu crois que c’est possible un truc pareil ?
Publication intégrale en 6 épisodes et en licence libre cc-by-nc-nd sur le site Médiapart
Revue de presse
« Contrôle des voyageurs est un roman-photo hautement critique sur la société actuelle. »
Aude Lavigne, France Culture, Les Carnets de la création
« Passionnant et inquiétant. »
Frédérique Roussel, Libération du 23/11/2019
« C’est magnifique parce que pour qu’une dystopie fonctionne, il faut qu’elle soit accréditée par du réel. […] Du réel qui vous invite dans ce que le monde d’aujourd’hui permettrait de faire. C’est ce que la photo ici, réussit formidablement à faire. Du coup vous êtes entraîné.e dans cette histoire, qui va avoir une répercussion quasiment mondiale. Contrôle des voyageurs est une belle utopie à l’envers, donc une dystopie, sur ce qui nous attend demain grâce au numérique. »
Thierry Bellefroid, La Première – RTBF (Belgique)
« On est pris par le rythme, par la construction, par l’histoire. C’est très fluide. […] On plonge dans certaines de ces photos. […] C’est étonnant »
Thomas Baumgartner, Radio Nova, Nova Club
« Dans ce roman-photo, Xavier Courteix montre comment l’appétit de pouvoir et le mercantilisme peuvent investir et détourner toute création. À la manière d’un Georges Orwell contemporain, il expose bien comment la publicité et la propagande peuvent retourner des valeurs en leur contraire. Le cauchemar chatoyant qui est développé ici est évidemment très proche de notre réalité, faite de dépendances aux écrans, de vie par procuration, de peur du monde extérieur. Alors, demain serons-nous VISITEUR (taper 1) ou DOBLE (taper 2) ? »
Vladimir Lecointre, Zoo
« Avec Contrôle des voyageurs, Xavier Courteix fait preuve d’une maîtrise impressionnante de cette forme narrative, racontant une histoire originale et surprenante, divertissante sur le plan visuel, porteuse d’un regard enrichissant sur plusieurs questions sociétales. »
Quand on met le monde actuel en équation, on se rend compte que toutes les courbes qui désignent des trucs horribles (réchauffement climatique, disparition des espèces, déforestation, etc) sont des exponentielles. Exponentielles, ça veut dire que ça va de plus en plus vite et que rien semble pouvoir stopper l’emballement. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les scientifiques qui travaillent sur ces questions se mettent-ils tous en arrêt de travail pour dépression nerveuse ?
Pour répondre à ces questions, nous aurons besoin de réfléchir à l’histoire de l’humanité, aux 290 000 ans durant lesquels nous avons été chasseurs-cueilleurs et aux 10 000 ans depuis lesquels nous sommes agriculteurs. Et si l’agriculture avait été une grosse catastrophe comparable à la météorite qui a fait disparaître les dinosaures ? Et si, pour justifier le passage à l’agriculture qui les arrangeaient bien, les dominants au fil des siècles avaient inventé un discours, quasiment une religion, dont les « sciences économiques » serait le modèle le plus abouti ? Et si, en fin de compte, un système nécessitant de grandes quantités d’énergie était toujours voué à l’effondrement ?
Dit comme ça, on se demande à quoi ça sert de se poser toutes ces questions, puisque tout semble fichu. Mais en fait peut-être pas. Ou pas complètement. Enfin on vous dit pas, vous aurez la surprise à la fin.
Le monde est au bord de l’effondrement, les derniers mammifères s’éteignent peu à peu et l’humanité elle-même se résigne à sa propre disparition, quand une découverte inattendue provoque un sursaut mondial.
– Ils les ont trouvés ! Ils ont trouvé les Céphéens ! – Ce n’est pas possible ! – Tout le monde en parle, à la télé, dans les journaux ! Ça veut dire qu’ils vous ont entendu. Ils veulent que vous arrêtiez de douter ! – Voyons, Marie-Pierre, c’est sûrement un canular… – Ça vient de l’Agence spatiale européenne ! Depuis le temps qu’ils scrutent l’espace, ils auraient pu nous demander, on leur aurait dit où chercher…
La Fondation pour l’étude des systèmes complexes et dynamiques accueille vingt-quatre chercheurs en résidence et leur fournit des moyens illimités pour mener à bien leurs travaux. Un soir, trois chercheurs, Louise, Stéphane et Vilhem, découvrent qu’il y a dans leur bâtiment un quatrième résident que personne n’a jamais vu. Il travaillait sur le problème « P=NP ».
– C’est quoi au juste « P=NP » ? – C’est un problème de la théorie de la complexité algorithmique. La plupart des mathématiciens pensent que P est différent de NP. Ça pose une limite théorique à la capacité des ordinateurs… – Et si on prouve que P et NP sont égaux ? – Ça révolutionnerait les mathématiques modernes, ça bouleverserait la recherche scientifique. – Ah.
Les rois du voyage, ce sont les Space Manouches. Dans leur campine spatiale ou sur la planète Choupochou, ils ont l’art de se tirer de toutes les situations. Un despote les embête ? Ils fuient, pour mieux voler au secours d’une princesse. Leur ennemi les projette sur une planète sens dessus dessous ? Ils apprennent à en déchiffrer les règles. Un problème de météorite retarde leur participation à un barbecue ? Ils savent tirer profit des ressources locales. Leur seul point faible : la gourmandise. Sauront-ils résister à un bon barbecue de crottes de nez chantilly ?
Quatre histoires intergalactiques par trente enfants manouches et des auteurs de BD complètement gadjés.
– Ça veut dire quelque chose Ky Duyen ?
– Oui, ça veut dire « Heureuse Coïncidence ».
– Et Fondamente, ça veut dire quelque chose ?
– C’est le nom d’une ville. Des ouvriers y ont fait sauter une usine de lotus de 3e génération, mes parents m’ont appelée comme ça en l’honneur des ouvriers.
– Mmm… Et toi, tu fais sauter les usines ?
– Non, moi je suis bouddhiste. Mais c’est vrai que le lotus, c’est dégueulasse.
Dans un monde où les manipulations génétiques produisent des humains de quatrième génération qui se changent en mousse de vaisselle à la moindre égratignure, Ky Duyen, championne de Vovinam Viet Vo Dao, débarque en Avrupa à la recherche d’un père qu’elle ne connaît pas. À quoi sert le Syndicat des algues brunes dont il est le président ? Les escargots sont-ils aussi dangereux qu’ils en ont l’air ? Qui sont ces mystérieux hommes poilus ?
Ceci est une déclaration de guerre. On préfère vous prévenir tout de suite : on va tout faire péter. Nos revendications sont simples : on veut le pouvoir mondial. Demain, tous les dirigeants de la planète doivent poster leur lettre de démission sur Facebook avant minuit. Sinon, nous déclencherons un tsunami électronique qui fera des millions de morts.
– Vous sentez-vous seul plus de trois fois par semaine ? – Oui. – Si le soleil disparaissait, voudriez-vous encore vivre sur terre ? – Non. – Pensez-vous que quelqu’un vous observe lorsque vous dormez ? – Non. – Bien, votre profil est mis à jour. Jimini vous permet d’échapper à vos automatismes pour prendre les meilleures décisions. Votre état physique n’est pas optimal, souhaitez-vous l’améliorer ? – Euh… Ouais.
Alors que la multinationale de consulting Jimini s’apprête à lancer une application révolutionnaire de coach individuel sur lunettes connectées, une série de sabotages endommage des câbles sous-marins par lesquels transite l’internet mondial. À la surprise générale, la petite agence de détectives dans laquelle travaille Gary se voit confier l’enquête. Jean Melville, son meilleur ami, a le pressentiment que toutes les cartes ne sont pas sur la table…
Venez découvrir le petit monde feutré de la Nasa, avec son sas de décontamination, les étonnantes propriétés du Virtuodôme, le télédédoubleur qui permet à un homme unique de tout faire marcher et le chef qui trouve une solution à chaque problème. En même temps, c’est pas le moment de poser trop de questions, car ce matin le QI des astronautes s’est effondré dangereusement, et un saboteur a bousillé la machine à café. Les deux affaires sont-elles liées ? Et si l’humanité était condamnée ?
Un livre-catastrophe qui nous entraîne à la limite de ce qu’un être humain est capable de supporter en terme d’humour débile.
Fresque d’anticipation qui brasse le temps, l’espace et des personnalités aussi célèbres que Wernher von Braun, Stanley Kubrick, Neil Armstrong, Léni Riefenstahl et Makélélé Chow, ce livre pose une question cruciale : les descendants des nazis sont-ils des nazis ?
Les auteurs de la Petite histoire des colonies françaises délaissent la vulgarisation historique le temps d’une fable SF qui est un miroir déformant de notre monde manipulateur et va-t-en-guerre.
Traduit du coréen par Choi Juhyun et Thomas Dupuis
Au bar d’Adulteland, parc d’attractions exclusivement réservé aux adultes, un homme boit un verre en compagnie d’une inconnue et s’aperçoit qu’elle a les souvenirs et la personnalité de sa défunte épouse. Qui est-elle réellement ? Est-ce le hasard qui l’a mise sur son chemin ?
Dans ce polar d’anticipation désenchanté, l’intelligence artificielle et la robotique ont fait de tels progrès que des humanoïdes font leur apparition, interrogeant l’humanité sur sa nature profonde. Oh Yeong Jin dépeint un futur crédible qui annonce le monde de Blade Runner.
Traduit du japonais par Jacques Lalloz et Rodolphe Massé
Précipité du haut d’un immeuble par un producteur de télévision sans scrupules, le dessinateur de BD Otohiko Yamanobe acquiert la faculté, appelée « Diletta », de faire physiquement partager aux gens qui l’entourent les fantasmes délirants de son cerveau d’artiste génial. Le producteur va populariser le « Diletta » en construisant un immense émetteur, créant ainsi un nouveau média bien plus puissant que la télévision…
Réflexion sur les médias et condamnation ironique de la société du spectacle, cette fable d’Osamu Tezuka confirme le talent visionnaire de l’auteur, qui a inventé le « Diletta » plus de trente ans avant l’explosion d’internet et des mondes virtuels.
Traduit du japonais par Jacques Lalloz et Rodolphe Massé
Superbe athlète noir américain, James Block est rejeté par la fille qu’il aime à cause de sa couleur de peau. En tentant d’échapper à un lynchage, il tue accidentellement un homme et se retrouve sous les verrous. L’injustice et le désespoir font naître en lui une haine indicible pour le genre humain. En prison, James Block rencontre un savant dont la dernière invention, un rayon qui rend invisible, va lui permettre de se venger de l’humanité toute entière, sous le nom d’Alabaster.
Tezuka crée ici un personnage de méchant complexe, pervers et très humain, à mi-chemin entre Fantomas et Hollow Man, le jumeau maléfique du comte de Monte Cristo.